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Par Hugues Sibille, Président du Labo de l'ESS.

La mobilité est devenue un facteur essentiel d’inclusion ou d’exclusion sociale. L’absence de solutions de mobilité emporte des conséquences majeures sur l’emploi (chercher un emploi, se rendre a son travail),  la famille (aller chercher ses enfants), la vie sociale et les loisirs (participer à une association) etc. Les inégalités sociales et territoriales face à la mobilité sont très fortes et les gilets jaunes ont mis le sujet sur la place publique.

La densité des transports en commun et la capacité financière à passer un permis de conduire et à entretenir un véhicule, sont des facteurs importants d’inégalité et de fragilité face à une mobilité qui est aujourd’hui considérée comme essentielle et « naturelle » dans notre monde hyper-connecté.

 

De nombreuses innovations et initiatives pour une mobilité inclusive et solidaire existent :  garage solidaire, co-voiturage associatif, auto-école solidaire etc.

Mais comment faire de ces initiatives souvent dispersées un écosystème cohérent et accessible de mobilité sur un territoire ? Comment favoriser une mobilité plus inclusive ? Comment développer une mobilité plus verte à l’échelle locale ? Quels moyens de transports favoriser sur les territoires ?

Transformer la mobilité est un défi essentiel sur les plans écologique et social. 

Sur le plan écologique parce que le secteur des transports émet un tiers du CO2 et que nous connaissons les effets de celui-ci sur le réchauffement climatique. Sur le plan social parce que la mobilité est un facteur d'exclusion - et va l'être de plus en plus avec la hausse des cours du pétrole à venir. Enfin parce que nous ne réussirons pas une vraie transition écologique en laissant sur le bord de la route tou.te.s celles et ceux qui ne peuvent avoir accès à une mobilité durable : les enjeux de mobilité partagée doivent absolument être couplés aux enjeux de mobilité solidaire.

La bataille de la transformation de la mobilité est avant tout une bataille culturelle : il faut changer les habitudes de tou.te.s nos concitoyen.ne.s pour que l'autosolisme devienne l'exception et le partage de la mobilité la norme. Il n'y a pas de meilleure façon de réduire l'impact écologique de la mobilité que de la partager. Pour changer cette culture de la mobilité il faut agir sur ses différentes formes. Il faut travailler sur des offres de covoiturage moyenne et longue distance mais aussi sur des systèmes de covoiturage pour les trajets du quotidien, notamment entre le domicile et le travail. Il faut également développer des services de location de voitures entre particuliers sur de la moyenne et longue durée, car nous savons que l'existence de cette offre est nécessaire pour réduire les décisions d'achat de nouveaux véhicules. Enfin il faut développer un service de mobilité solidaire visant à apporter la mobilité partagée à des publics qui en sont exclus pour des raisons géographiques ou sociales. 

Par ailleurs je crois important que ces réponses à la crise de la mobilité soit apportées sous des formes coopératives qui assureront qu'elles resteront aux mains de leurs d'utilisateur.trice.s. C'est la raison pour laquelle Mobicoop se développe sous la forme d'une Société coopérative d'intérêt collectif (SCIC) à laquelle tout le monde est invité à se joindre en souscrivant une part sociale sur http://lacampagne.mobicoop.fr

Bastien Sibille

Merci pour tous vos commentaires. Bastien Sibille, Président de Mobicoop vous réponds sur le sujet.

*Les commentaires sont modérés, il est donc possible qu'ils mettent un peu de temps à apparaître en ligne.
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